Historique

Bref historique du CCSC

Le CCSC est ne en 1984 d`un double appel, celui perçu dans le texte du conseil permanent de l’épiscopat français (novembre 1982) « pour de nouveaux modes de vie » et l`autre, provenant du jeune « syndicat des chômeurs » qui souhaitait ouvrir une première maison des chômeurs alors qu’il n’avait trouvé nulle part le moindre soutien. Il fallait alors prendre une initiative nouvelle pour que les chômeurs puissent être entendus et sortent de l`oubli.

A sa place, le CCSC a favorisé l’émergence d`un mouvement associatif qui se révélera au cours des années très diversifié. Peu préoccupé de son propre développement, il a défendu, au milieu des années 80, la légitimité d`un mouvement autonome de chômeurs. Les premières associations intermédiaires sont apparues assez rapidement, des associations d’accueil se sont développées et c’est un mouvement associatif aux multiples facettes que le CCSC a répertorié en 1987 (700 adresses). Dix années après, le CCSC donnera 8000 adresses (environ 6800 adresses d`associations). Il montre ainsi qu`il y a eu une prise en compte réelle des chômeurs par la société civile et par l’ensemble du corps social avec certes bien des insuffisances.

De ces années passées, on peut retenir quelques éléments.

+ sur le plan combat social, le CCSC a défendu  – seul contre tous et dans des conditions difficiles – l’existence du «syndicat des chômeurs » et sa légitimité ; par la suite, il élargira le champ de ses relations à l`ensemble du tissu associatif; par l’édition du répertoire, il n`apparaîtra plus comme exclusivement lié au syndicat des chômeurs.

Lors du débat sur le RMI, il apportera sa pierre en réclamant la couverture sociale et l’aide aux logement pour les bénéficiaires du RMI. Par des publications, et notamment par le livre de Paul Abela (« Une politique pour l’emploi »  1994), il a fait des analyses et des propositions qui lui ont permis de participer au débat public.

Enfin, en énumérant sur la place publique les associations existantes (par le « répertoire » des associations de 1987 à 2000, le dernier présentant 8000 associations), il a contribué à un début de reconnaissance du mouvement associatif par les forces politiques  – une plus grande réticence demeure de la part des partenaires sociaux, malgré quelques amorces…

+ sur le plan ecclésial, le CCSC s`est voulu immédiatement œcuménique, par la présence en son sein dès sa fondation de catholiques et de protestants (la fédération protestante de France s`est alors montrée plus chaleureuse à son égard que les instances de l’Eglise catholique ; parmi les mouvements, seul le MCC n’a pas craint de nous soutenir). Ce caractère œcuménique ne peut être remis en question, surtout en ce moment où les instances des Eglises chrétiennes sont très favorables à notre initiative.

Il fallut du temps pour que le CCSC rencontre un début de reconnaissance (sans doute à cause de ses analyses, de son combat et de sa participation au débat public. et d`un réseau où se retrouvent nombre de religieuses et religieux).

Son travail pour que se tienne le Forum du CNIT (Octobre 97), sa participation à l’enquête « Pénélope » (dont l’aboutissement est le livre «Travailler autrement ») et les liens pris avec certains évêques l’autorisent aujourd’hui à penser à son développement.

Le CCSC a dès le commencement affirmé  que le chômage était aussi un problème spirituel, et la suite a plus que confirmé ce pressentiment ; il l’est tant pour les chômeurs (remis en cause dans leur identité face à ce qu`il faut appeler une mort sociale) que pour les non-chômeurs (qui ont à décider de changer leurs modes de vie, sans quoi rien ne bougera vraiment, et ce, qu`ils soient chrétiens ou non) ; enfin, le nécessaire travail de coopération entre associations et réseaux ne peut se faire sans que chacun cherche en ses traditions spirituelles propres les ressources indispensables a cette coopération.


Collectif « Chrétiens contre la précarité » 

Assemblée du 22 septembre 2001 – La Plaine Saint Denis

Collectif de 28 mouvements chrétiens – Une mobilisation à l’initiative du CCSC

septembre_2001_1

Pourquoi des chrétiens? 

« C’est grâce à l’esprit que jamais ne s’éteignirent et que jamais ne s’endormiront sous la cendre de la résignation, l’idéal d’égalité et de fraternité, l’utopie d’un monde qui rendrait plus facile d’aimer et de reconnaître dans le visage de l’autre les traits maternels et paternels de Dieu. »

Cette femme qui travaille à la « pastorale sociale » du Québec désigne ainsi la source de son engagement et de sa fidélité auprès de ceux qui, là-bas aussi, ne trouvent décidément pas leur place dans une société qui par ailleurs s’enrichit. Comme la nôtre. Avec les mêmes débats « collatéraux ».

Pourquoi des chrétiens s’opposent-ils à temps et à contretemps à l’injustice qui frappe les chômeurs, pourquoi prennent-ils le temps de les accompagner, pourquoi enfin travaillent-ils à modifier les structures et les attitudes qui perpétuent la pauvreté et l’injustice, pourquoi prennent-ils de tels risques, sinon parce que s’est allumé en eux le projet « rêve » de Dieu pour tous les hommes. 

A l’origine il y a l’histoire d’un Dieu absolument différent qui se prend d’amour pour un peuple marginal, mais qui exige en retour, comme expression de la foi à son égard, d’instaurer en son sein les mêmes rapports de libération. Nous connaissons les deux évènements politiques fondateurs d’Israël : la libération de la servitude d’Egypte au prix d’une rupture avec l’ordre pharaonique, et l’octroi d’une terre où il y ait la possibilité de vivre et d’être libre. Avec ces deux évènements, un impératif, celui du sabbat. Cette loi du sabbat oblige chacun à prendre le temps et le recul nécessaires pour ne pas tomber dans l’idolâtrie du travail et du pouvoir : l’espace qu’il ouvre pourra permettre la réalisation de cet impératif suprême : « qu’il n’y ait donc pas de pauvre chez toi » (Deutéronome 14, 4).

C’est donc un Dieu de « grâce » qui entend les cris, qui donne au-delà de tout calcul et qui engage chacun sur le chemin d’un réel « vivre ensemble ». Chaque fois que cela fut oublié les prophètes et les hommes de droit sont toujours revenus à cette fondation. Jésus lui-même reprend à son compte en proclamant une « année de grâce du Seigneur » (Luc 4, 19), donnant ainsi un contenu précis à l’annonce de « la Bonne Nouvelle aux pauvres » afin que soient « accomplis la loi et les prophètes » (Matthieu 5, 17-19).

Aujourd’hui, en France comme dans d’autres pays, de nombreux  citoyens, à titre professionnel ou bénévole, agissent contre le chômage et la précarité du travail et y font preuve d’un humanisme généreux. Dans ce contexte, certains pensent que les chrétiens se doivent, bien entendu, de participer activement au traitement de cette « maladie » qui ronge notre société moderne et riche, mais qu’ils n’ont rien de spécifique à dire ou à proclamer à ce sujet ; ils ne détiennent, en effet, ni le monopole de la générosité, ni de compétences particulières en ce domaine.

Tout en reconnaissant cette situation, des chrétiens solidaires des chômeurs et précaires, prennent néanmoins aujourd’hui l’initiative de lancer des propositions pour mieux lutter contre le chômage et la précarité dans le travail. Il s’agit là tant d’une démarche participative dont toute association peut se prévaloir, que d’une démarche de foi propre à l’espérance chrétienne. En effet, un des appels de l’évangile pour libérer l’homme de ses chaînes signifie à notre époque de refuser la maltraitance de l’homme dans le monde du travail. Compte tenu de la responsabilité de chacun, que le travail soit, pour tous les hommes, et au-delà du développement personnel, signe de service rendu, de partage solidaire et de respect mutuel.

Cette démarche est le fruit d’une réflexion collective menée avec le soutien de 28 mouvements chrétiens et se veut en communion avec tous ceux qui hier, aujourd’hui et demain, partagent ces mêmes préoccupations.

En prenant le risque de la discussion ouverte sur leurs propositions, des chrétiens répondent à l’exhortation des Eglises d’inscrire dans la réalité, et à leur façon, cette éternelle recherche de la dignité de chaque personne que Dieu veut à l’image de son amour.

L’histoire chrétienne et ce que nous avons appris du projet de Dieu sur le monde font de nous d’impénitents chercheurs de justice. Avec ce surcroît d’attention pour celles et ceux dont la vie est rongée par un chômage persistant ou une précarité grandissante et qui, dans ce contexte, revendiquent de vivre en société. 

Septembre 2001

I – Convictions

1/ Le travail et l’activité de I’homme ont un sens
2/ Face au travail, tout homme a droit au respect de sa dignité
3/ L’engagement du chrétien au service de I’homme pour et dans le travail va de soi.

Lire le livret « Paroles de chrétiens à propos du travail » :

CCSC_Convictions

II – Les propositions

septembre_2001

Lors de son assemblée le collectif « Chrétiens contre la précarité » a également réfléchi aux moyens que tout homme de bonne volonté pourrait employer dès maintenant dans sa vie quotidienne, dans et hors du travail, pour faire reculer la précarité, à condition de remettre en cause certains de ses comportements.  Lire

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